J’aime la sculpture monumentale parce qu’elle me permet,
Roger Langevin
à travers le temps, de manifester ma présence à des endroits
visibles, ouverts à tous, gratuitement.
Des œuvres monumentales
Grâce à ce désir qui hante le cœur de monsieur Roger Langevin, artiste-sculpteur, nous avons le privilège de contempler une partie de ses œuvres monumentales. Des sculptures qui nous révèlent l’expression humaine dans toute sa beauté et sa poésie.
Ici, à Rimouski, nous en retrouvons plusieurs au parc Beauséjour. Plus à l’est s’érige Le Trimural, une autre œuvre de monsieur Langevin. Elle a été réalisée collectivement. Nombre de bâtiments publics de la région exposent également ses sculptures.
Les géants de son enfance
Roger Langevin est né à La Doré, au Lac-Saint-Jean. Très jeune, il a accompagné son père au cours d’un hiver dans un camp de bûcherons. Certaines de ses sculptures monumentales s’inspirent de ce temps où ses yeux d’enfant contemplaient des géants qui travaillaient dans des conditions extrêmement difficiles.
Marié depuis 58 ans à l’artiste Monique Bégin et père de quatre enfants, monsieur Langevin a étudié, enseigné et perfectionné son art tout au long de sa vie. Ses études aux Beaux-arts et en Europe, sa longue expérience artistique, ses choix et le soutien de son épouse ont favorisé l’expression et l’évolution de sa passion.
De la sculpture sur bois à la sculpture monumentale, le caractère humain de ses œuvres s’est progressivement imposé. Le monde gigantesque des pionniers de notre histoire, l’univers aquatique et féminin de nos profondeurs, la famille, les relations et les enjeux sociaux cohabitent avec le paysage de nombreuses villes et municipalités du Québec et ailleurs dans le monde. Ils forment un héritage inestimable.
Artiste, professeur et entrepreneur
M. Langevin est un artiste, un professeur et un entrepreneur. À 35 ans, il envisageait de quitter l’enseignement afin de vivre essentiellement de son art. Son épouse l’a encouragé en ce sens. Ce choix audacieux comportait une grande part de défi.
Sa famille et sa passion au cœur, l’artiste-entrepreneur n’a cessé de suivre ses élans créateurs tout en relevant les défis qui se présentaient à lui. Au fil des rencontres et de ses expériences, il a modelé ses œuvres avec des matériaux de plus en plus légers. Il a suivi l’évolution du temps et des techniques artistiques ce qui a permis à ses sculptures de rejoindre un public de plus en plus large.
Une vocation
Plus tard, il a effectué un retour à l’enseignement. Plusieurs étudiants en art de l’UQAR ont donc bénéficié du savoir-faire et du savoir-être de cet artiste passionné. Dans la confiance il a assumé sa vocation en demeurant fidèle à lui-même. Il assurait ainsi la progression de son art.
Cette vocation le porte, depuis toujours, à chercher, pour chacune de ses sculptures, une place de choix. Il propose des lieux où l’environnement et le public peuvent faire corps avec l’ensemble de l’œuvre. Il s’inscrit ainsi dans la lignée de tous ces grands artistes monumentaux du passé qui ont laissé leur trace. Les inukshuks, les statues grecques et égyptiennes, pour ne nommer que celles-ci, font partie des œuvres monumentales. Elles témoignent de l’histoire et de la vision des peuples qui nous ont précédés. Car pour monsieur Langevin, l’histoire de l’art demeure un incontournable pour un artiste : « Pour faire nouveau, on doit connaître et approfondir notre culture ».
Le coureur des bois
Le grand sculpteur travaille toujours aussi intensément. Il est secondé par un homme qu’il apprécie énormément, Jean-François Beaulieu. Il l’assiste actuellement auprès d’une sculpture hautement impressionnante : Le coureur des bois.
S’arrêter devant elle, ne serait-ce que quelques minutes, nous place directement face à une force de détermination incroyable, une force mouvante et vitale : l’humain dans sa grandeur monumentale.
Quelle richesse pour la ville ou la municipalité qui s’en portera acquéreur et la dressera fièrement en son sein !
La beauté est partout. Elle est dans la nature, d’abord. Et dans la multiplicité de bien des ouvrages venant du cerveau humain. Elle est souvent dans l’être humain lui-même, non dans son apparence physique, mais tout autant dans sa gestuelle, elle-même conditionnée par des élans intérieurs, eux-mêmes beaux en soi.
Roger Langevin