La Débrouille, un organisme à but non lucratif, vient en aide aux femmes, et à leurs enfants, victimes de violence conjugale. Pour nous en parler, Pause-Vie a rencontré Nicole, intervenante auprès des femmes depuis 2007.
Femme et intervenante
Aînée d’une famille de trois enfants, elle raconte d’abord comment elle a vécu, dans son milieu familial, un premier sentiment d’injustice. Ses deux frères plus jeunes bénéficiaient de droits, permissions et privilèges beaucoup plus avantageux que les siens. Ainsi, elle a appris très tôt ce qu’est une société patriarcale.
Attirée par le milieu communautaire, elle a travaillé dans une maison des jeunes après avoir fondé sa famille. À l’âge de 29 ans, elle s’est inscrite au baccalauréat en psychosociologie. Elle a complété son parcours à l’UQAR en effectuant un stage dans un Centre-Femmes. Elle mentionne que la recherche de droit, de reconnaissance et d’équité pour les femmes est essentielle pour elle et qu’encore aujourd’hui, elle fait l’objet d’une lutte constante.
Violence conjugale
Nicole a accompagné de nombreuses femmes en situation de violence conjugale. Pour elle, tout homme peut être à risque de devenir violent s’il considère leur conjointe comme un bien lui appartenant ou étant là pour répondre à ses besoins. Et cette violence se retrouve sous plusieurs formes : physique, psychologique, économique, verbale, sexuelle, spirituelle et cyberviolence. Les interventions auprès de femmes qui subissent cette violence au quotidien respectent le cheminement personnel et le rythme de chacune d’elles. Les rencontres se déroulent dans la plus grande discrétion
et il est également possible pour elles et leurs enfants d’obtenir de l’hébergement lorsque nécessaire. L’expérience de Nicole, d’hier à aujourd’hui, lui démontre que toute femme porte en elle cette capacité bien féminine de puiser la force de s’aimer et de se sortir des pires engrenages.
Toutefois, il arrive que des intervenantes se sentent confrontées face à certaines situations. Elles ne sont pas à l’abri du syndrome vicariant. Ce syndrome peut provoquer l’épuisement de l’accompagnatrice si cette dernière est trop investie au sein de la relation d’aide. C’est pourquoi l’organisme La Débrouille prend très au sérieux la santé globale des femmes qui y oeuvrent.
Solidarité féminine
Ainsi, leur nouvelle structure accueille deux coordonnatrices et Nicole accompagne maintenant les intervenantes du milieu. Elle est impliquée dans des comités qui permettent d’assurer le bien-être de chacune des femmes au sein de l’organisme. Ces comités se penchent sur le développement d’outils d’intervention, mais aussi sur la mise en place d’activités qui encouragent la sororité.
Le mot sororité définit la solidarité féminine. À la maison d’aide et d’hébergement La Débrouille, ce terme prend tout son sens. En effet, cet organisme offre un soutien aux femmes de tous les milieux, victimes de violences conjugales et lutte aussi pour leurs droits. Sa structure permet également de prendre soin de celles qui y oeuvrent. Un beau modèle de cohérence pour notre société n’est-ce pas ?
N’hésitez plus : https://www.ladebrouille.ca/ 418-724-5067