«Oser le sens», ce titre me trotte dans la tête depuis un certain temps, mais je ne trouvais pas les mots pour l’expliquer.
C’est ce qui arrive quand une situation ou un événement n’a pas de sens, on ne trouve pas les mots et un sentiment d’impuissance nous envahit.
La perte de sens entraîne avec elle un flot d’émotions, elle soulève nos incompréhensions, nos haines, nos peurs, nos peines, nos silences, nos fuites. Les nôtres et aussi celles des autres. Elle peut s’adresser à une personne, à une famille, à un village ou à un pays entier. Elle n’a aucune frontière, car elle est le compagnon de route de l’humanité en marche. Vers où ? Difficile à dire.
Notre corps lieu de passage
Oser le sens est une démarche qui nécessite une bonne dose de patience et aussi de l’audace. Sur ce chemin, nous devons accepter de prendre quelques détours. Ce n’est pas facile lorsque nous avons tellement emprunté de raccourcis.
Il n’y a aucun raccourci, mais certains lieux de passage, lorsque franchis, peuvent transformer le regard que l’on porte sur notre vécu. Cela s’expérimente dans nos zones vulnérables, c’est-à-dire nos émotions.
Nos lieux de passage ne se trouvent pas à l’extérieur, mais à l’intérieur de nous. Ils se trouvent là où notre corps se noue, notre gorge se serre et là où notre cœur se met à battre plus rapidement tandis que notre tête tente de garder le contrôle.
Les portes du sens
Dans ces endroits où tout devient confus et que les mots nous manquent se trouvent les portes du sens.
Oser le sens c’est donc oser explorer notre humanité sans honte et sans jugement. C’est apprendre à écouter ce qu’elle a à nous dire afin de lui faire face avec patience, audace et compassion.
Anne Pichette